Julien Forest, journaliste stagiaire à La Converse
Culture G
Rencontre avec Julien Forest, journaliste stagiaire à La Converse
14/10/21
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Initiative de journalisme local
COURRIEL
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temps de lecture:
5 Minutes

La Converse est fière d’accueillir l’un des bousiers du​ Fonds de la Caisse de dépôt et placement du Québec pour la relève journalistique, une initiative mise de l’avant par la Fédération professionnelle des journalistes (FPJQ). Ainsi, chaque année, dix lauréats ont l’occasion d’effectuer un stage rémunéré au sein d’un média québécois.

C’est ainsi que nous avons l’heureuse possibilité d’accueillir Julien Forest, finissant au baccalauréat en journalisme à l'UQAM, qui a rejoint à La Converse. Vous aurez l’occasion non seulement de lire, mais aussi de visionner son travail au cours des six prochains mois.

Julien, tu as choisi de faire ton stage à La Converse plutôt qu’ailleurs. Qu’est-ce qui a motivé ton choix?

Je suis vraiment heureux de rejoindre l’équipe de La Converse. Y travailler, c’est une expérience hors du commun. Dans l’histoire du journalisme au Québec, il n’y a pas de média qui a le mandat que La Converse se donne. C’est un honneur et un plaisir pour moi, je suis reconnaissant d’avoir l’opportunité de contribuer à ce projet. Ce qui m’allume à la Converse, c’est la mission. Il y a le professionnalisme, la rigueur, et on réfléchit énormément à ce que l’on fait.  

Ailleurs, on ne se questionne pas nécessairement sur l’impact que peuvent avoir les reportages alors qu’à La Converse, c’est essentiel de la mission du média. On me confie des mandats qui me stimulent vraiment. Avec mon expérience en audiovisuel et en vidéo, j’occupe un rôle où je peux servir de courroie de transmission au message de La Converse, et aux dialogues que la Converse génère.

L’une de mes tâches est d’amplifier les histoires que rapportent les journalistes qui sont plus proches des communautés que sert La Converse.

  On réfléchit également à la façon dont présente l’information. Par exemple, décliner un reportage en vidéo permet de le faire rayonner différemment. Le journalisme, c’est toujours créatif !

Selon toi, quel est le rôle du journaliste?

Si on m’avait posé la question il y a trois ans, je n’aurais pas eu la même réponse. J’ai rencontré Lela, rédactrice en chef, au début de mon baccalauréat, avant même que le média ne soit lancé, ça a influencé ma trajectoire. Le journalisme est outil pour créer du sens social. C’est aussi un outil de changement.

Si on change les codes sur lesquels l’exercice de nos fonctions repose, on peut changer les effets sociétaux à grande échelle. Le programme de journalisme est très structuré, très cadré, il est donc difficile de voir ce qui peut être fait différemment. En discutant avec ceux qui travaillent dans le domaine et qui en voient les lacunes — que ce soit relatif à des questions de représentativité, dans la façon de couvrir les enjeux ou simplement les sujets qui sont choisis — et qui décident de faire les choses, c’est extrêmement impressionnant et stimulant.

On voit rarement des perspectives qui sortent du cadre, et c’est ce que fait La Converse.

Tu as d’abord été technicien en audiovisuel. Comment t’es-tu dirigé vers le journalisme?

J’étais cantonné à l’aspect technique de la sphère médiatique, et je voyais que l’impact de mon travail était limité. J’ai décidé de me tourner vers le journalisme non seulement pour aider les gens à raconter leurs histoires, mais aussi pour être impliqué dans le processus d’idéation et de création de ces histoires.

Une fois qu’on l’on combine l’aspect technique, la réalisation et l’aspect journalistique, on peut vraiment rejoindre différentes missions qui sont complémentaires. Les médias ne donnent pas assez la parole à la marginalité. Je n’en suis pas issu, mais je crois qu’il y a moyen d’être un allié conscient dans la façon dont on peut contribuer à faire avancer certaines trames narratives. Avec La Converse, je peux y contribuer en amplifiant le message.

Que représente le journalisme de dialogue?

Ce n’est pas un concept qui m’a été enseigné au cours de mes études en journalisme. Un journalisme de dialogue, c’est un journalisme qui est capable d’écouter, et qui est capable de donner aussi. Il y a souvent un manque d’écoute de la part des médias, une distance avec le public, et l’échange peut même nuire à certaines personnes.

Les couvertures médiatiques ont des conséquences réelles sur la vie de certaines personnes, et ils sont davantage stigmatisés et marginalisés. Le journalisme de dialogue, c’est un journalisme qui va prendre le temps d’écouter ce que le public a à dire. Il s’agit de créer du contenu qui respecte les personnes que l’on écoute.

Qu’est-ce qui t’attend dans la salle de presse de La Converse au cours des semaines à venir?

L’obtention d’une bourse du CDPQ me permet d’explorer les enjeux économiques qui touchent les communautés sous-représentées dans la sphère médiatique. Je m’intéresse aux défis et aux solutions qui permettent de surmonter les difficultés socio-économiques propres à certaines populations ou certains quartiers de Montréal.

Avec les prix des loyers qui explosent et les inégalités qui se creusent à cause de la pandémie, il est plus que pertinent de s’intéresser à cet angle de l’économie.

L’actualité à travers le dialogue.
L’actualité à travers le dialogue.