La nouvelle cohorte de l’École Converse est ravie de présenter Firas, Aya, Aude, Senan, Cindy et Sabrina, qui s'engagent depuis 4 semaines dans une aventure de 12 semaines dédiée au journalisme de dialogue. Ensemble, ils apprennent à relater des histoires, à écouter attentivement et à donner une voix aux citoyens et citoyennes souvent invisibilisés. Bien que leur parcours ne fasse que commencer, leur passion et leur engagement laissent déjà entrevoir de belles réalisations à venir.
Un immense merci à nos partenaires, qui rendent cette mission possible, et à tous ceux qui suivent l’École Converse et croient en elle. Nous avons hâte de vous présenter leurs premiers reportages ! En attendant, découvrez-les à travers des portraits qu’ils ont préparés, les uns pour les autres.
Firas Kefi
Portrait réalisé par Sènan Guèdègbé
De Tunis à Strasbourg, de Strasbourg à Paris, de Paris à Tunis pour finalement atterrir dans l’air caniculaire de Montréal en juillet 2024 – voilà le voyage qui a mené Firas à l’École Converse. Il exerce le métier de journaliste depuis plus de sept ans et, à La Converse, il vient noircir une nouvelle page de son carnet de notes.
Devant mon enregistreuse, Firas explique que cette occasion qui lui est offerte est pour lui une façon de réapprendre ce métier qu’il a déjà connu sous d’autres angles. « Mais qu’est-ce qu’un journaliste d’expérience peut encore avoir à apprendre ? » me suis-je demandé. C’est en fait le journalisme « à la canadienne » ou plutôt « à la québécoise » qu’il souhaite maintenant apprivoiser.
« J’ai plutôt eu une carrière de journaliste en Afrique, où le métier est lié à quelque chose d’un peu plus grand ; ce n’est pas un métier si neutre », affirme-t-il en me relatant ses débuts dans la profession en Tunisie, pays classé au 118e rang du Classement mondial de la liberté de la presse, publié chaque année par Reporters sans frontières (RSF).
À Tunis, sa ville natale, il commence en étudiant la communication et la politique. On lui donne sa première chance à la radio, où il fera des revues de presse. Il traverse la Méditerranée pour rejoindre Strasbourg et poursuivre des études de sociologie. Il déménage ensuite à Paris, où il couvrira l’actualité sportive, sa véritable passion.
Après quelques années, il remet les voiles et rentre à Tunis, où il fera ses premières armes en tant que journaliste. Là-bas, il retourne à la radio, où il couvrira le sport dans l’émission la plus écoutée au pays. Il acquiert une certaine notoriété et intègre la rédaction de Nawaat, un média alternatif pionnier qui s’intéresse à la liberté de la presse et au respect des droits humains.
De ce parcours atypique, Firas tire une force : celle d’une vision du Canada forgée depuis l’étranger qui lui permet d’observer sa nouvelle terre d’accueil avec des lunettes singulières.
Aya Boucenna
Portrait réalisé par Sabrina Laradji
À 22 ans à peine, Aya, une jeune Canadienne d’origine algérienne ayant grandi dans l’est de Montréal, représente une génération prête à briser le silence et à ouvrir les yeux du monde sur des réalités trop souvent ignorées. Étudiante en relations internationales et droit international, son parcours est marqué par une profonde volonté de mettre en lumière les invisibles et de rappeler que tout le monde, au-delà de ses origines, de son genre ou de son histoire, mérite la même justice.
Son engagement prend vie au Forum Jeunesse de Saint-Michel, où elle est bénévole et co-anime le balado « Et si les jeunes avaient le pouvoir », une plateforme où elle aborde des sujets cruciaux touchant les jeunes issus de minorités visibles. De l’intégration aux relations intergénérationnelles, en passant par les défis propres aux femmes, ce balado est un espace où Aya contribue à amplifier des voix souvent marginalisées. Elle y explore les inégalités de genre, les obstacles structurels et les luttes quotidiennes, tout en suscitant des discussions ouvertes et en cherchant des pistes de solutions.
Son parcours l’a menée à La Converse, un média qui reflète des valeurs qui lui sont chères : l’équité, la transparence et l’écoute. Pour Aya, La Converse n’est pas seulement un espace d’expression libre, c’est aussi un miroir tendu à la société pour sensibiliser, bâtir des ponts et inspirer un dialogue qui rassemble.
Dans tout ce qu’elle entreprend, Aya s’attache à produire des récits sincères, capables de faire résonner les injustices et d’inspirer une réflexion collective. Elle ne cherche pas seulement à informer, mais aussi à faire ressentir, à faire comprendre et à faire agir. Ses écrits, empreints d’humanité et de transparence, sont un appel à ouvrir les yeux sur ce que l’on préfère parfois ne pas voir.
Laissez-vous interpeller par le regard incisif d’Aya et découvrez avec elle des histoires qui méritent d’être entendues.
Sabrina Laradji
Portrait réalisé par Aya Boucenna
C’est dans les rues animées de Montréal-Nord et de Rivière-des-Prairies que Sabrina, une jeune femme de 24 ans, a forgé le regard unique qu’elle porte sur les dynamiques sociales de la ville. Étant d’origine algérienne et ayant grandi dans ces quartiers, elle a été témoin des défis auxquels font face les minorités visibles et a pu constater les mécanismes complexes qui façonnent leur quotidien.
Elle est peut-être arrivée par hasard à l’École Converse, mais pour Sabrina, c’est désormais une évidence : ce média est devenu l’espace où elle peut donner vie à ses idées, en explorant avec nuance et authenticité des réalités souvent négligées. Diplômée en communication politique, Sabrina se distingue par sa capacité à décoder les enjeux sociaux et à en offrir des perspectives réfléchies et accessibles.
Pour elle, écrire ne se limite pas à la transmission des émotions ou des faits. C’est un acte de connexion et un moyen de relier les récits individuels aux problématiques collectives, tout en proposant des clés de compréhension. Dans ses écrits, Sabrina ne cherche pas simplement à informer, mais aussi à inspirer des dialogues constructifs et à provoquer des réflexions qui résonnent au-delà des mots.
Son approche rigoureuse et sensible l’amène à créer des récits qui interpellent et éveillent les consciences. Avec une plume à la fois factuelle et profondément humaine, elle éclaire des réalités qui méritent d’être reconnues et comprises. Sabrina, c’est une plume analytique au service d’une société plus consciente.
Sènan Guèdègbé
Portrait réalisé par Firas Kefi
Sènan débarque à l’École Converse pour écrire une nouvelle histoire. Son histoire. Originaire de Gatineau, elle a grandi avec le bruit de fond du téléjournal, une présence constante dans la maison familiale. Ce son la guide jusqu’aux bancs de l’université, où elle étudie le journalisme à Montréal en 2019.
Un stylo dans une main, un ballon orange de basket – son autre passion – dans l’autre, Sènan jongle entre les images et les mots avec un objectif clair : faire un journalisme ancré dans la réalité de ceux dont elle raconte l’histoire.
Sa première expérience dans le journalisme est énergique. Diplômée en 2023, elle se retrouve néanmoins confrontée à des vents contraires pour intégrer une rédaction et subit des épreuves personnelles. Un temps mort s’impose, un retrait nécessaire pour reprendre son souffle. Cette pause lui permet de se ressourcer pour mieux repartir. Aujourd’hui, elle revient avec une détermination renouvelée.
L’École Converse est son point de relance, un espace où elle souhaite affiner son art du journalisme, résilient et humaniste, en résonance avec les voix des plus vulnérables. Elle défend un journalisme visuel, captivant et porteur de dialogue, un journalisme qui touche, qui relie.
Sènan, un « n » muet à la fin mais une volonté affirmée, place la bienveillance au cœur de sa démarche. Grande et ambitieuse, elle est une journaliste en devenir, prête à écrire une histoire plus humaine, plus juste.
Cindy Lufuluabo
Portrait réalisé par Aude Simon
Cindy Lufuluabo est étudiante à la maîtrise en santé publique. Ses années d’expérience en recherche et son intérêt pour la connexion communautaire alimentent son désir de justice et de savoir.
« Knowledge is power », cite-t-elle en souriant, alors qu’elle évoque ce qui l’a menée à La Converse.
Originaire du Congo et ayant grandi à Saint-Laurent, elle dit avoir trop souvent vu des personnes s’adresser à des communautés marginalisées sans avoir de regard empathique. Elle croit fermement que ces communautés détiennent la clé de leur libération, et ce, dans leurs propres histoires. Pour elle, il est essentiel de vivre un moment d’échange authentique afin de comprendre véritablement les autres.
Avec sa riche connaissance du milieu de la recherche, Cindy s’épanouit dans l’art de l’exploration humaine. Son avide curiosité pour les histoires de vie et les parcours individuels l’a amenée sur un chemin où chaque rencontre devient une occasion de mieux découvrir la richesse et la complexité des expériences personnelles.
Son regard bienveillant révèle cependant que son engagement ne s’arrête pas là. Convaincue que l’accès à la connaissance ne devrait pas être réservé à une élite, elle cherche à révéler des vérités souvent invisibilisées. Pour Cindy, il est essentiel de rendre les idées et les informations accessibles à tous et de lutter contre les obstacles qui empêchent certaines personnes d’apprendre et de s’émanciper.
Avec son implication à La Converse, elle dit poursuivre trois objectifs : tisser des liens, enrichir la connexion humaine et briser d’antiques barrières.
Aude Simon
Portrait réalisé par Cindy Lufuluabo
Fille d’immigrants haïtiens, Aude Simon, 27 ans, a grandi sur la Rive-Sud de Montréal. Passionnée par la capture des récits de ceux dont les histoires sont trop rarement racontées, elle est animée par un profond désir de faire entendre des voix souvent ignorées. Détentrice d’un baccalauréat en études cinématographiques, elle rêve depuis longtemps de réaliser un documentaire. Pour elle, la vidéo est un médium unique, capable de raconter la vie avec une profondeur inégalée, en saisissant le non-verbal, les sourires et les regards – autant d’éléments qui transcendent les mots.
C’est son amour pour la vidéo qui lui a fait découvrir le journalisme, une voie qui lui permet de produire régulièrement des contenus, tout en la rapprochant de son objectif ultime. Après avoir collaboré avec divers médias, Aude a été attirée par La Converse, qu’elle a perçue comme un espace différent, en phase avec ses valeurs.
En tant que personne vivant à l’intersection de plusieurs identités, Aude s’est jointe à La Converse pour évoluer dans un environnement où la diversité est célébrée. Elle y voit une occasion de donner une plateforme aux communautés noires, immigrantes et queer, dont les voix sont souvent négligées par les médias traditionnels.
Au-delà de l’acquisition de compétences journalistiques, Aude voit dans l’École Converse un espace où elle peut puiser dans son propre vécu pour se connecter aux autres et cultiver une empathie toujours plus grande.
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